Winnie regardait le paysage défiler sous ses yeux, la main tremblante et le cœur tambourinant violemment dans sa poitrine. Elle ne pouvait s’empêcher d’afficher un sourire béat sur son visage, et elle serrait dans ses doigts son précieux téléphone, grâce auquel elle pouvait rester en contact avec ses amis, mais surtout le plus sincère et le plus sacré de tous : Ezeckiel. « Aller, vas-y, j’te couvre. » lui avait-il dit en souriant à son tour, heureux de voir sa meilleure amie dans un tel état d’euphorie. Il devait la prévenir à la moindre menace. S’il l’appelait, c’était que le centre se doutait de quelque chose, et qu’il faudrait qu’elle rentre au plus vite pour revêtir à nouveau son costume de lumière : la pauvre et petite naïve Winnie Emrys Fitzgerald, follement amoureuse de son petit ami avec lequel elle passait des jours merveilleux et blablabla. Ezeckiel trouvait également cette situation ridicule, mais ils n’y pouvaient rien. Lorsque le centre a « trouvé » la moitié de quelqu’un, c’était forcément la bonne personne, il n’y avait aucune erreur d’accepter. Ils pensaient pouvoir contrôler ce sentiment si puissant qu’est l’amour en analysant leurs protégés, et de trouver scientifiquement la bonne personne, qui sera forcément l’amour de leur vie. Dès son arrivée, Winnie avait trouvé ça d’une stupidité incroyable. Mais à cinq ans, elle n’avait pas eu le choix. Ses parents avaient imaginés que c’était la meilleure chose à faire pour que leur fillette soit heureuse, puisqu’ils étaient eux-mêmes passés par les portes du centre, et ils formaient encore aujourd’hui un couple épanoui et heureux en ménage. Pourquoi le centre ne marcherait-il pas pour leur petite puce ? La séparation a été difficile, mais ils savaient qu’ils avaient bien fait de l’envoyer là-bas, et c’est avec un sourire joyeux, malgré les larmes qui témoignaient de cet arrachement soudain, que sa mère et son père l’avaient regardé s’en aller un beau matin, dans cet endroit que Winnie n’allait pas supporter longtemps.

« Terminus ! » Winnie reprit pied et se laissa redescendre de ses pensées. Elle attrapa son sac de cours, et descendit les marches du bus en suivant la petite file de passagers qui étaient resté jusqu’au dernier point de l’itinéraire. Des couples la plupart du temps. Ils se tenaient la main tendrement en se chuchotant des petits mots doux. Ils repartaient tous vers le village voisin qui s’élevait sur une légère colline à plusieurs centaines de mètres de là, mais la brunette se dirigea directement vers la direction opposée à ce village, et à la ville de Perth qui se dressait à présent derrière elle. Elle cherchait à rejeter cette civilisation stupide qu’elle détestait, dirigée par la science et par une idéologie idiote qui pensait que tout pouvait être contrôlé si les circonstances le permettaient. Elle allait vers un paysage un peu plus sauvage, absolument pas empiété par la folie des hommes, bien qu’elle ait entendu dire que des architectes verraient cet espace parfaitement habitable pour leurs maisons design et à la mode. La brunette marcha d’un pas rapide, comme si on avait promis à un enfant de lui donner un jouet s’il arrivait le premier en haut de la colline. Elle ne sentait presque plus le sol sous ses pieds, elle se sentait en train de flotter dans les airs, tirée vers le ciel par des ficelles invisibles qui lui permettraient de la faire marcher plus vite encore. Winnie ne pouvait tout simplement plus attendre d’arriver à son but. Rien que la perspective de le retrouver lui réchauffait le cœur. Sans que personne ne les menace de tout révéler aux autorités du centre, et qu’ils soient séparés. Vivre leur amour clandestinement, de façon caché, mais de manière si vivante, si douce, si belle. C’était tout ce à quoi Winnie aspirait alors qu’elle atteignait le bout du champ qu’elle traversait.

Un immense sourire se dessina sur son visage lorsqu’elle aperçut cette silhouette si familière, et son cœur fit un bond dans sa poitrine. N’y tenant plus, elle se mit à marcher de plus en plus vite, portée par son désir de le sentir, de le toucher, de l’avoir auprès d’elle pour le reste de la journée. Elle n’arrivait presque plus à respirer à cause de ces battements entêtants et irréguliers, mais elle s’en fichait, même si sa tête lui tournait légèrement. Elle n’avait jamais ressenti ça pour personne avant de le rencontrer, du moins avant qu’elle ne tombe amoureuse de lui. Elle cria son nom. Sans doute aurait-elle dut faire attention, vérifier que personne ne la suivait, mais à cet instant elle n’avait d’yeux que pour lui. Il se retourna au moment où elle arrivait à sa hauteur, et ses lèvres s’étirèrent d’un seul coup, avant qu’il ne la prenne dans ses bras. Ses bras. Cette chaleur qui émanait de leur étreinte. Son odeur qui lui faisait perdre la tête. Elle se blottit un peu plus sur son torse, comme pour s’y lover et y dormir pour la nuit, même si le soleil était encore dans le ciel. Winnie sentit les doigts du jeune homme caresser sa chevelure, tendrement, et ce simple geste lui procura des frissons incontrôlables sur son corps. Les papillons logés dans son estomac se lancèrent alors dans une danse folle, un tourbillon de battements d’ailes multicolores. Elle aurait tout donné pour que cet instant ne s’arrête pas. Il n’y avait qu’avec lui qu’elle se sentait vraiment vivante, et ces bouffées d’oxygène étaient nécessaires, indispensables pour elle. Elle espérait que c’était également le cas de Zayne.

« J’en ai vraiment marre de cette situation. » A peine avait-elle remit ses vêtements et posée sa tête sur le torse de Zayne que celui-ci la prit de court avec cette réflexion. Elle ne disait rien, se contentant de regarder le ciel tourné au rosé en ce crépuscule d’été. Cependant elle n’en pensait pas moins. Le fait de devoir se cacher pour qu’ils puissent se voir la rendait presque paranoïaque, et elle ne désirait qu’une seule chose : crier qu’elle aimait Zayne et non Ezeckyel, son partenaire officiel. Le centre avait décidé d’unir Ezeckyel et Winnie, d’une part parce qu’ils étaient amis depuis leur entrée dans son sein, et de l’autre parce que selon les tests qu’ils ont passés, ils seraient fait pour être ensemble, ils seraient compatibles. Pourtant, Winnie n’aimait pas Ezeckyel, du moins en amour. Il était son meilleur ami, certes, mais elle ne le verra jamais comme un homme avec qui elle passerait le restant de ses jours. Elle savait qu’il pensait la même chose, puisque de toute manière avec ses orientations sexuelles, il ne pourra jamais tomber amoureux d’elle. Ça avait été clair dès le départ. Malgré tout elle était heureuse d’être « en couple » avec Ezeckyel, car il n’existait aucune ambiguïté entre eux, même lorsqu’ils s’embrassent dans la rue devant tout le monde. Elle peut parfaitement revêtir son masque d’innocence avec Ezeckyel, puisqu’il joue exactement le même jeu qu’elle. Chacun est la bouée de sauvetage de l’autre. Ils partageaient tout entre eux, et Winnie ne pourrait jamais le remercier suffisamment pour payer cette sorte de dette qu’elle avait auprès de lui. « Tu es satisfaite toi ? » « Bien sûr que non. » Elle se redressa et plongea ses yeux dans celles de Zayne. Il savait qu’elle ne plaisantait pas. « Ton idée de partir est vraiment intéressante tu sais. » Elle acquiesça. Elle lui avait fait part de ce désir la semaine précédente, et il l’avait accueilli avec ce sourire triste mais à la fois envieux de voir cette idée se réaliser. Ils en avaient longuement discuté, imaginé tous les stratagèmes possibles pour qu’ils puissent s’enfuir sans être vue, avec Ezeckyel pour ne pas le laisser dans un sale pétrin. Partir à Sydney, pour prendre un avion pour un autre pays du monde, afin que ces scientifiques à la noix ne puissent plus retrouver leurs traces. Disparaitre à jamais de leur stupide centre. Vivre leur vie comme eux l’ont décidé, et pas comme ces tarés voulaient qu’elle soit. « Je sais. » « Faisons-le. » Winnie le regarda. Il était aussi sérieux qu’elle lorsqu’elle lui avait proposé cette idée une semaine plus tôt. « D’accord. » dit-elle sans hésitation. « Quand ? » Il regarda un point lointain dans le paysage, le temps de faire le vide dans son esprit pour organiser au mieux leur évasion. « Dans deux jours. Préviens Ezeckyel dès ce soir pour qu’il puisse se préparer. On va les avoir ces crétins. » Un sourire machiavélique se dessina doucement sur les lèvres du jeune homme. Son plan était déjà tout tracé dans sa tête. Et Winnie le suivra à la lettre.

« Winnie, on a un problème ! » Elle ferma sa valise avec difficulté. Ce soir. Ce soir, elle pourra s’enfuir avec Zayne et Ezeckyel. Ce soir, ils seront libres de vivre comme ils le voudront, où ils voudront. Un sourire béat avait illuminé ses lèvres toute la journée, et la perspective de ce voyage l’excitait comme une puce. Elle avait eu du mal à garder son calme lors des cours. Elle se retourna fièrement vers son petit ami officiel pour lui montrer qu’elle avait fini de faire ses bagages, à peine consciente de ce qu’il lui avait dit. Mais les traits d’Ezeckyel lui firent reprendre pied avec la réalité, et son sourire s’effaça petit à petit pour laisser place à de l’inquiétude. Le temps sembla s’arrêter, suspendre son vol pour laisser Winnie imaginer les pires scénarios. Pourquoi y aurait-il un problème ? Quelques heures avant leur grand départ. Ses mains devinrent moites, comme si elles devinaient déjà la suite des évènements. Ezeckyel était grave. Il la fixait comme pour se décider mentalement de lui dire ce qui n’allait pas. La respiration de la jeune fille s’accéléra avec son pouls. « Ezeckyel ? » « Zayne a été arrêté. Ils vont venir pour te voir. » Tout son monde s’écroula en une demi-seconde. Elle eut l’impression que sa tête allait exploser, qu’elle ne pouvait plus contrôler son corps qui ne cessait de trembler. Elle s’effondra sur le lit, le cœur battant, n’arrivant pas à croire ce qui arrivait. Zayne. Pendant quelques secondes, elle resta muette, insensible à tout ce qui pouvait venir du monde extérieur, même Ezeckyel n’existait plus. Puis elle releva la tête pour croiser le regard de ce dernier. « Comment ? » « Poor sheep. » Ce simple pseudonyme la fit éclater en sanglot. Dans un cri presque animal, elle plaqua ses paumes contre son visage, elle s’en serait arraché les cheveux si son petit-ami n’était pas venu pour la calmer. Elle était comme prise de convulsions, elle ne pouvait plus se contrôler. Elle était telle un inséparable qui venait de perdre sa moitié. Elle voulait tout casser, tout détruire autour d’elle tellement la rage et le désespoir avaient de l’emprise sur elle. Elle voulait prendre ses bagages, aller chercher Zayne et s’en aller, peu lui importait qu’on puisse les voir puisqu’ils avaient déjà été repérés par quelqu’un. Cette idée germa dans sa tête, et avec l’adrénaline qui coulait dans ses veines, Winnie commençait à croire que ça pourrait être possible. Doucement, elle sortit de sa crise d’angoisse pour se calmer peu à peu, pas longtemps cependant puisqu’elle bondit hors des bras d’Ezeckyel. « Winnie ! Qu’est-ce que tu fais ? » « On va chercher Zayne. On va le chercher. On va le libérer. On va partir. Ensemble. Comme c’était prévu. On va partir. » Son souffle court ne lui permettait aucunement de prononcer des phrases construites, loin de là. On aurait pu dire qu’elle était possédée à cet instant, et c’était peut-être vrai. Le visage de Zayne la hantait. L’imaginer enfermé dans une cage comme un fauve l’insupportait. « Winnie. » Elle ne l’écoutait pas. Elle était bien trop occupée à réunir le reste de ses affaires. Oui, ils pouvaient réussir leur évasion, ils le pouvaient. « Winnie ! » Elle se sentit plaquée contre un mur, les mains d’Ezeckyel la tenant fermement aux épaules. « Winnie, c’est fini ! On ne pourra jamais s’enfuir, abandonne cette idée, c’est de la folie ! A quoi ça va servir ? Vous faire arrêter tous les deux ! Vous allez de toute façon être séparés ! Alors faisons en sorte de nous sortir de ce pétrin ! » Ces paroles déclenchèrent une nouvelle vague de colère chez la brunette, et elle tenta tant bien que mal de se dégager de l’emprise de son meilleur ami. « Tu veux qu’on le laisse croupir en prison sans rien faire ?! » « Exactement. » Elle resta tétanisée devant le ton qu’utilisa Ezeckyel pour lui répondre. Ça lui semblait tellement naturel d’abandonner Zayne. Là encore, elle le griffa, lui donna des coups de pieds pour s’enfuir rejoindre l’homme de sa vie, mais il la tenait tellement fermement qu’elle n’arrivait à rien. « ESPÈCE DE LÂCHE ! » hurla-t-elle au milieu d’autres cris où elle lui ordonnait de la lâcher, de la laisser le rejoindre, où elle l’insultait aussi. « Winnie ! Zayne ne veut pas que tu interviennes ! Il m’a demandé de te tenir à l’écart, de t’empêcher de faire quelque chose d’insensé si jamais quelque chose arrivait, c’est exactement ce que je fais ! » Elle mit du temps à le croire. Du moins, le temps qu’il lui fallut pour tomber épuisée, en larmes sur son lit, Ezeckyel a ses côtés pour essayer de la calmer. L’arrestation de Zayne était la pire chose qu’ils pouvaient leur arriver. Elle n’avait pas été assez prudente. Elle aurait dut faire plus attention, ainsi ils seraient déjà en train de prendre le large à l’heure où elle finit par s’endormir d’épuisement.

« Est-ce que vous connaissez ce jeune homme ? » « Respire Winnie. Joue le jeu de l’innocence. Respire. » La brunette baissa le regard, et ce qu’elle vit fut comme un coup de poignard en plein cœur. Zayne, son Zayne, habillé d’un uniforme carcéral, l’air fatigué et affamé. Il avait pâle figure depuis la dernière fois qu’elle l’avait vu. Souriant, sous le soleil couchant, tendre, délicat… Elle priait pour ne pas pleurer. Ce qu’elle faisait lui donnait l’impression de le trahir. Mais Ezeckyel et Zayne avaient raison. Il ne servait à rien qu’elle avoue haut et fort ses sentiments pour lui, puisque tous deux étaient déjà en couple. Ça ne ferait que leur attirer bien plus de problèmes. Un peu avant que les policiers n’arrivent pour emmener le couple pour un interrogatoire, Ezeckyel et Winnie avaient mis au point une stratégie pour essayer d’éviter le plus de casse possible. Elle devait se faire passer pour folle. Faire croire que Zayne l’avait baratiné pour mieux l’entrainer dans son lit. Ensuite, elle aurait développé le syndrome de Stockholm, ou quelque chose de ce genre, du moins un syndrome qui lui aurait fait dire qu’elle était certaine que Zayne l’aimait passionnément. Une sorte d’érotomanie en quelque sorte, avait précisé Ezeckyel, même si ça ne pouvait pas être le terme exact. « Une obsession. Fais comme si tu étais obsédée par Zayne, jour et nuit, à cause des belles paroles qu’il t’aurait dit. Fais en sorte d’avoir l’air fragile psychologiquement. Au pire, tu iras quelques semaines en hôpital, mais ça ne durera vraiment pas longtemps. Mais au moins tu seras tirée d’affaire. » Mais Zayne allait avoir son mensonge sur les bras. Cela serait peut-être une circonstance atténuante pour sa peine de prison. Car oui, Ezeckyel l’avait déjà prévenu que l’échéance serait sans doute celle-ci. « Mademoiselle ? » Winnie secoua la tête, retenant un hoquet qui laisserait libre court à ses larmes, puis, doucement, elle acquiesça. « Bien sûr que je le connais. C’est Zayne. Pourquoi est-il enfermé ? » Elle échangea un regard avec chacun des agents de l’ordre qui supervisaient cet interrogatoire, en prenant l’air le plus innocent possible. « Poor sheep a publié sur son site que vous étiez prête à quitter Monsieur Ezeckyel pour partir avec Zayne. Est-ce vrai ? » Elle lança un regard circulaire, comme pour être sûre qu’ils ne la gronderaient pas si elle disait une quelconque bêtise. « Hum… ou-oui. » Elle suivit chaque prunelle se diriger les unes vers les autres, avec un petit air de satisfaction. « Pour quelle raison ? » « Parce qu’on s’aime. Il m’aime bien plus qu’il n’aime sa petite-amie, il me l’a dit. Il me le répétait tout le temps. » Dire tout ceci la dégoutait. C’était la stricte vérité remaniée pour la dissimuler sous un voile de mensonge à dormir debout. Pour elle surtout. « Il a avoué être tombé amoureux de moi dès le premier regard. Au départ je m’en fichais un peu de lui, mais il a commencé à me séduire et… » Elle sentit ses joues rougir, comme une pauvre petite adolescente qui racontait son premier baiser. Si seulement elle avait eu la possibilité de se frapper à cet instant précis, elle l’aurait fait sans hésitation. « Il m’aime vraiment vous savez. Je n’ai rien pu faire. J’ai bien essayé de le repousser, mais il est tellement beau. Ses cheveux. Son sourire. Ses yeux. » Elle se déconnecta de la conversation, coupée du monde par cette image idyllique qu’elle voyait se dérouler sous ses yeux. Elle espérait vraiment que tout marchait pour le mieux. « Mademoiselle Fitzegarld. Nous allons vous passer une vidéo. Vous risquez d’avoir un choc. » Elle suivit les policiers comme une bonne petite jeune femme obéissante. Winnie regardait cependant tout autour d’elle pour tenter d’apercevoir Zayne, une seule fraction de seconde lui suffisait amplement. Mais elle fut très vite installée dans une pièce avec un homme qui se disait psychiatre. Il l’invita à s’assoir, lui assura que tout allait pour le mieux, et qu’elle n’avait rien à craindre. Elle pourrait lui parler si quelque chose n’allait pas durant la diffusion de la vidéo. Elle savait que derrière le miroir sans tain se tenait une petite équipe de policiers, envieux d’observer la réaction de la jeune femme. Lorsque la vidéo démarra, le cœur de la brunette fit un bond dans sa poitrine, avant de se serrer aussitôt. Zayne avait vraiment l’air fatiguée. Elle était presque certaine d’entrevoir un bleu sur sa joue gauche, mais la vidéo n’était pas en très bonne qualité. Elle poussa un petit cri étouffé, ce qui attira irrésistiblement l’attention du psychologue. Parfait. « Vous dites donc que vous avez séduit mademoiselle Fitzgerald pour qu’elle devienne une nouvelle conquête ? » « Tout à fait. » Il se redressa, pour se donner un peu plus d’importance et de puissance dans cet entretien qu’il savait filmé. « Pouvez-vous être plus précis ? » Un sourire malsain et amusé se dessina sur les lèvres du jeune homme. Winnie avait envie de hurler. Ça ne lui ressemblait tellement pas de se comporter ainsi. Elle le connaissait. Il avait dut se battre contre sa nature pour se faire ainsi passer pour un homme orgueilleux et méchant. Ce n’était absolument pas sa nature. « Bah, vous devez certainement me comprendre. Ma copine veut rester vierge jusqu’au mariage, qu’est-ce que vous voulez que je fasse ? Que je me matte du porno tous les soirs ? Voyons, ce n’est pas dans la nature de l’homme de se… contenter avec juste ce genre de vidéos. Alors quand j’ai vu Winnie, j’me suis dit que ça pouvait être un bon coup. Bon, j’avais pas prévu le fait qu’elle soit totalement barge. Elle me suivait partout ! Elle a commencé à avoir des idées de s’échapper ‘pour vivre notre amour au grand jour’. J’ai rien dit – vous comprenez, elle est plutôt pas mal. Je lui ai fait croire qu’on allait continuer notre idylle dans un autre pays du monde, enfin vous voyez le tableau. Elle croyait vraiment que je l’aimais. Pauvre fille. » Winnie savait parfaitement que tout ceci était faux. Mais les larmes s’échappèrent d’un seul coup, et comme la veille, elle devint complètement hystérique, à répéter que tout était que mensonge, qu’il l’aimait vraiment, qu’ils avaient fait une telle vidéo pour essayer de la dissuader de son amour pour lui mais qu’ils n’y arriveraient pas. Ils ont fini par lui administrer une dose de calmant, et comme l’avait prédit Ezeckyel, elle se réveilla dans une chambre complètement blanche. Elle n’eut même pas l’occasion de dire au revoir à Zayne, il était déjà en prison quand elle ouvrit les yeux.

La voili, la voilou ! La seule l'unique, l'histoire ! C'est votre partie ! Vous l'aimez ou vous la détestez, mais vous ne pouvez y échapper. Sachez que vous êtes libre de la présenter comme bon vous semble, en résumé, en journal intime, en anecdotes, tant qu'on y retrouve les trente lignes règlementaires, vous êtes dans le bon ! La voili, la voilou ! La seule l'unique, l'histoire ! C'est votre partie ! Vous l'aimez ou vous la détestez, mais vous ne pouvez y échapper. Sachez que vous êtes libre de la présenter comme bon vous semble, en résumé, en journal intime, en anecdotes, tant qu'on y retrouve les trente lignes règlementaires, vous êtes dans le bon ! La voili, la voilou ! La seule l'unique, l'histoire ! C'est votre partie ! Vous l'aimez ou vous la détestez, mais vous ne pouvez y échapper. Sachez que vous êtes libre de la présenter comme bon vous semble, en résumé, en journal intime, en anecdotes, tant qu'on y retrouve les trente lignes règlementaires, vous êtes dans le bon !